Blog interdisciplinaire du lycée de l'Arc en CAV, provençal, français, histoire-géographie, EMC, français, italien, espagnol, portugais, autour de la Méditerranée contemporaine. Projet citoyen pour comprendre les cultures et langues de la Méditerranée. Pour défendre ensemble la diversité et interroger le monde et ses problématiques. Organisé autour de l'INES: VOIX ET VOIES DE LA MEDITERRANEE
samedi 11 mars 2017
vendredi 10 mars 2017
Les lumières de la ville:comique et politique.
Les
Lumières de la ville, ou City Lights en version
originale, est un film réalisé en 1931 par Charles Chaplin. Ce
dernier est aussi le chef opérateur, le scénariste, le monteur et
le compositeur. D’une durée de 87 minutes, ce film est une comédie
romantique et dramatique.
Chaplin
joue dans City Lights son rôle de mendiant, The
Tramp. Achetant des fleurs dans la rue à une jeune femme aveugle
dont il tombe fou amoureux, il est pris dans un quiproquo qui pousse
la vendeuse à le croire riche. Charlot fera tout pour conserver
cette illusion ; passant par de multiples péripéties, il sera
notamment aidé en cela par un millionnaire alcoolique qu’il a tiré
in extremis du suicide et qui le considère (quand il est ivre) comme
un ami.
A la fin du film, The Tramp est plus misérable que jamais, mais ses
efforts acharnés ont permis à sa dulcinée de trouver un emploi
stable et de recouvrer la vue. Dans la séquence finale, la jeune
femme découvre enfin l’homme qui l’a aidée, sans artifices.
City
Lights, sous couvert de comédie, est en réalité un film
politique et satirique où Chaplin – issu d’une famille précaire
– se moque des plus riches. Les politiciens inefficaces érigent
des monuments à la gloire d’une « paix et prospérité »
chimérique, tandis que les plus démunis ont à peine de quoi
survire ; quant au millionnaire caricatural, il a sombré dans
l’alcoolisme et la dépression. Ce film est donc une critique
sociale, qui permet au spectateur d’ouvrir les yeux sur les
conditions de vie déplorables des plus pauvres.
Il
s’agit aussi d’un film urbain où la ville, plus qu’un décor,
est considérée comme un personnage à part entière sans qui le
film ne serait pas. Cette dimension mondaine est annoncée dès le
premier plan, qui vient clore le générique après un fondu au
noir : avec un thème sonore dynamique (et récurent) qui augure
d’un film au rythme soutenu, le titre City Lights vient
s’inscrire en lettres de néons sur un plan d’ensemble d’une
rue animée en extérieur nuit.
Cette
présence de la ville se retrouve jusqu’à la dernière séquence.
Celle-ci est pourtant très différente du premier plan, car elle est
marquée par l’absence de mouvements de foule et par une atmosphère
beaucoup plus intime. Le rythme est ralenti, et les gros plans
alternent sur Charlot (plus pauvre que jamais) et la jeune femme (qui
peut désormais voir et dirige sa propre boutique de fleurs). Elle
réalise alors que ce mendiant avec sa fleur à la main est son
bienfaiteur.
L’accessoire de la fleur, comme de nombreux autres dans le film, est « animé ». Pouvant parfois être comique (comme la cloche dans la scène du combat de boxe), il est un ressort scénaristique à part entière et permet de faire ressentir au spectateur des émotions.
L’accessoire de la fleur, comme de nombreux autres dans le film, est « animé ». Pouvant parfois être comique (comme la cloche dans la scène du combat de boxe), il est un ressort scénaristique à part entière et permet de faire ressentir au spectateur des émotions.
Et
en effet, City Lights est surtout un film romantique, auquel
the Tramp, portrait pathétique de la misère, donne son
caractère dramatique.
J’ai
trouvé ce film fin et subtil dans sa manière de faire passer des
messages politiques forts sous sa dimension comique. J’ai été
d’autant plus réceptive aux scènes les plus graves qu’elles
marquaient une rupture avec les « sketchs » dont le film
est ponctué. Si je ne devais retenir qu’une seule séquence du
film, ce serait celle où Charlot empêche le suicide du
millionnaire. Le mendiant tente gauchement de le repêcher du fleuve
où il comptait se noyer et lui prodigue au un message d’espoir en
lui promettant que l’avenir sera meilleur, sans tenir compte du
fossé qui les sépare du fait de leur condition sociale, ainsi que
de sa propre situation de vie si instable.
The
Tramp accomplit sous ses gestes de pantomime un grand geste
d’humanité.
J.V, Seconde Arts Visuels.
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