Nous sommes partis en
direction de Marseille le vendredi 29 novembre 2019. Nous étions attendus au
Mucem à la projection d'un film du festival Primed . Nous sommes
arrivés et nous avons visionné un film
biographique et documentaire de Bouchera Azzouz intitulé « On nous appelait
Beurettes ».
Nous avons eu ensuite la possibilité
d'échanger avec la réalisatrice. Ce film raconte, à travers les témoignages des
amies de la réalisatrice ainsi que les siens, les expériences et les histoires
de la première génération de femmes nées en France et d'origine maghrébine
après la guerre d'Algérie. Ces sont des femmes qui ont su suivre leur chemin
malgré les préjugés de la société française et leurs traditions familiales. Ce film était un défi pour elle, pour pouvoir retrouver sa
liberté, son but était d’être respecté. Avec la recherche sur leur passé,
apparaît sur des photos, tout le parcours de vie de ces femmes qui témoignent.
Tout a été très compliqué à réaliser : il a fallu passer plusieurs mois à
fouiller dans la cave pour retrouver les bobines, les souvenirs… Ce fut semblable à une fouille archéologique.
Ce film dénonce le patriarcat, les monstres, les souffrances du passé, les
choix parfois difficiles et multiples. Pour finir, elle nous a appris qu'être
une femme libre était son but, qu’elle assumait ses ambitions devant ses
frères. Rien ne peut changer la révolte d’un système, même pas le déni. Elle
est déterminée à faire
évoluer les choses, montrer l’immigration sous un autre angle. Bouchera Azzouz
a écrit un livre qui s’intitule « Fille de Daronne et fière de
l'être » et qui retrace sa vie en France, son évolution dans le pays et sa
radicalité religieuse. Il aborde aussi la liberté d'une femme libre maghrébine.
Elle a également voulu transmettre aux plus jeunes l'histoire de leur daronne à
travers son livre.
Nous
sommes allés manger puis nous sommes revenus pour cette fois ci rencontrer les
réalisateurs des trois films visionnés en classe : Forte, Le rêve des
mineurs et Wa Drari.
Tout d'abord , nous avons échangé
avec Salim Salah, réalisateur de Forte. Il est un rappeur, réalisateur majeur
au Liban et journaliste; qui souhaite éliminer les préjugés concernant la
faiblesse des femmes, leur infériorité. Il s’est lancé dans une carrière musicale à l’âge de 15 ans,
puis est devenu journaliste et enfin animateur radio; ce qui lui a permis
d’évoluer et affirmer son indépendance
par le biais de l’art. Dans le film, les femmes sont ses amies, elles sont à
l’aise et très douées dans la discipline du street art. La pratique de cette
activité reste cependant très mal perçue, même si ces activités permettent de briser en quelque
sorte la domination masculine. Il faut briser ces chaînes patriarcales pour
avancer dans la vie. Il a réalisé son
film avec un simple appareil photo Canon. « Avec un sujet accrocheur et
pertinent, on peut faire de belles choses; il ne faut pas laisser les gens
mettre des barrières ! Il faut désormais laisser la parole aux femmes,
montrer leurs talents et valeurs. La musique permet de détourner l’attention
mais permet aussi de briser des stéréotypes ». Le film a été projeté dans
plusieurs pays : France, Italie, Egypte, afin de toucher un maximum de
public. La sobriété était voulue puisque le budget était limité, le but étant
de montrer des scènes calmes, apaisantes et vraies. Le tournage au Liban lui a
pris 3 semaines et le montage 7 mois. Il a voulu ainsi montrer, en filmant 30
personnes dont 3 femmes, la libération de la femme. Sa mère était en effet une
militante, une femme forte. Dans les pays arabes, des traditions doivent être
respectées : pas de toit commun lorsqu’on est simplement en couple, le
passé des mariés est extrêmement important. Les coutumes des pays varient
ainsi, les femmes ne sont pas représentées dans le monde arabe. Son film a donc
pour but de briser les stéréotypes sur les femmes arabes.
Nous avons poursuivi en échangeant avec Mohamed
Kenouïe qui a réalisé « Le rêve des mineurs » en Italie. Ce dernier
est né en Egypte, puis a vécu à Rome. Il ne parle pas français. Le but de ce
film est de rapprocher les personnes afin de trouver une solution à leurs problèmes. En tant que migrants, il n’avait pas la
possibilité de faire le reportage avec des femmes. Avec son documentaire, il
voulait nous faire comprendre les risques et les difficultés de l'immigration.
Il avait à cœur d’évoquer ce thème de l'immigration, notamment en Europe, car
c’est une situation qu’il a vécu. Effectivement, il a connu la difficulté et
sait y faire face. Au début, les 4 acteurs n’étaient pas en confiance, mais
après avoir vécus 4 mois ensemble, tout s’est bien passé. La scène de la noyade
est une scène réelle. Pour la réalisation du film, il a fait appel à un ami
français.
Nous avons fini avec Fatima Zora. C'est une réalisatrice,
dans le domaine cinématographique depuis qu’elle a aidé des jeunes à faire des
vidéos sur le Web. Son film suit les
chanteurs du groupe de rap marocains« Shayfeen ». On découvre à
travers ce film, les tensions au sein du groupe, leur évolution et les
difficultés avec leurs parents qui ne pensent pas qu'être artiste est un vrai
métier. Dans le milieu de la scène, les artistes se disputent même en
travaillant ensemble, ils restent en concurrence. Fatima Zora s’est dirigé vers le rap
puisqu’elle en écoute depuis qu’elle est toute petite. Son côté rebelle ressort
face à ce choix, car ce domaine n’est pas encore tout à fait libéré. Par
exemple, au Maroc, la législation souhaite interdire les concerts de rap.
Après avoir passé ce moment avec les
réalisateurs, nous nous sommes dirigés vers l'Hôtel de la région pour la
cérémonie de remise des prix pour les réalisateurs gagnants. Dans la catégories « Prix des
jeunes de la Méditerranée », où nous avons d'ailleurs pu voter, c'est le
film Wa Drari qui a remporté le prix. Après la remise des prix pour chaque
catégorie, nous sommes allés au buffet offert par le festival puis nous sommes
partis à l'auberge de jeunesse dans laquelle nous dormions.
Le lendemain matin nous sommes retournés au Mucem
qui se situe au bord de la mer, pour cette fois ci visiter le musée. Nous avons
eu le privilège de rencontrer les futurs miss.
Ce musée aborde le sujet « des Civilisations de
l'Europe et de la Méditerranée » qui correspond parfaitement au sujet de
notre projet. Nous avons visité le musée en deux groupes et nous avons
découvert quatre grandes villes de la Méditerranée soit Le Caire, Istanbul,
Marseille et Casablanca. Nous avons étudié
leur évolution et leur développement.
Nous sommes ensuite rentrés à Orange le Samedi 30
novembre après avoir un très bon séjour.