« On
est où là ? » Les premiers mots que j’écris dans cette critique sont
aussi les premiers mots prononcés dans ce film sur la danse. Une façon bien
singulière qui nous permet de situer l’action : Tunis. Quand la
réalisatrice voyage, elle nous le fait comprendre avec des plans à l’extérieur
filmés d’un train.
Nous suivons le goupe de Danseurs Citoyens.
La
réalisatrice Blandine Delacroix veut montrer la résistance contre la censure
artistique dans les pays opprimés. On voit les répétitions et la prestation des
artistes en public, assez dangereuses car menacées par la police. Mais, comme
dit Bahri: « le risque et la peur, c’est pour nous aussi une forme de
plaisir. »
L’ensemble
est constitué de très beaux plans chorégraphiés. Les accélérations du montage,
les ralentis accompagnent les numéros. Mais la musique donne un aspect
futuriste qui ne colle pas à l’ensemble : c’est la seule fausse note du
film.
Malgré
la musique qui n’est pas en accord, le film en lui-même ne me paraît pas trop
long. L’image est assez belle.
Nathan.
S’il
y a bel et bien une phrase que je retiendrai de ce long métrage, ce serait :
« Avec eux, je danserai malgré tout », prononcé par la réalisatrice.
Elle délivre en elle-même le message positif, touchant du film : peu
importe le regard des autres, les contraintes, il faut aller au bout de ses
rêves !
Nous
remarquons que la détermination et toute l’ambition sont d’emblée marquées dans
le titre où le verbe « danser » est ici conjugué au futur simple ;
le spectateur peut s’imaginer que le personnage atteindra son but. Blandine
Delacroix, réalise, illustre monte l’ensemble (quelle artiste !) et signe
sa voix-off.
Cette
production, tournée à Tunis, en 2016, nous permet de comprendre assez vite que
l’idéologie du pays ne permet pas au personnage central et à ses figurants à s’exprimer
librement à travers la danse. Une histoire sur la liberté guidée par Bahri Ben
Yahmed et Sandra, Selma et Ahmed.
(…)
Les représentations et les chorégraphies sont à l’image des valeurs transmises :
la liberté et l’indépendance. L’engagement des personnages consiste à offrir
des outils artistiques pour construire une Tunisie ouverte et critique où
chacun aurait sa place. Un contraste naît entre les religieux et l’idéologie du
pays. Le père de Bahri vient le voir en spectable en 2007. Nous citons la
célèbre réalisatrice tunisienne Salma Baccar qui prône l’ambition de ces
danseurs : « le pessimisme est un luxe que je ne peux m’offrir »
dit-elle.
Le
dernier plan du film où on voit la silhouette de Bahri se dessiner, dansant au
loin comme un achèvement à son combat, laisse le spectateur bouleversé.
Ainsi,
avant le générique de fin élogieux, remerciant tous les participants au projet,
le titre est encore évoqué en grand: nous danserons malgré tout.
Karla.
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