mercredi 19 septembre 2018

Le débat des lycéens sur Gurs, histoire et mémoire


Gurs, histoire et mémoire

Victoria SAENZ GIMENEZ (Espagne, 2018, 56 minutes)

Nous avons débattu en classe en plusieurs groupes pendant le cours de cinéma facultatif. Voilà la synthèse des idées retenues.

Certains ont apprécié la musique du film, très discrète, au piano, car elle n’est pas omniprésente et n’envahit pas le projet.
Les diverses langues employées montrent qu’un documentaire ne se résigne pas à un seul sujet. La guerre d’Espagne ici permet de traiter la diversité du monde actuel et ses problèmes. Ainsi, on aborde le problème des migrants qui quittent leur pays en guerre ou menacé par une dictature pour se réfugier en Europe : le film relie l’histoire à la réalité actuelle.
L’ensemble reste très pédagogique et nous apprend la souffrance de chacun, la douleur physique, mais insiste aussi sur les faits réels, datés et historiques : Franco au pouvoir ou les trois périodes des réfugiés dans le camp de Gurs. On reste émus par les temoignages émouvants des refugiés présents, face caméra, qui évoquent leur vécu pour un devoir de mémoire.
L’alternance entre personnes, dessins animés, donne un bon rythme constant.
De nombreuses images d’archives en noir et blanc, violentes, douloureuses, illustraient le propos des témoins. Les historiens apportent une vérité et interviennent précisément là où l’emotion pourrait l’emporter.
Le dessin animé est ici pour raconter le réel mais aténuer la souffrance des familles qui quittent le père, la maison, traversent la montagne enneigée pieds nus et pallie au manque d’images d’archives intimes. Il atténue la violence.
On a admiré les plans de coupe : magnifiques paysages des Pyrénnées, en plans fixes, qui permettent de montrer que la montagne reste là, immuable malgré la cruauté des hommes.
Cependant, dans certains groupes, on remarquait que la musique pouvait se montrer très monotone, voire agaçante. L’ensemble du film est trop scolaire, trop froid et on se sent exclu du contenu. Il manque du rythme, il n’y a pas assez d’anecdotes qui permettraient de s’attacher aux personnages.  L’ensemble en devient long et répétitif et on suit difficilement l’histoire : quelle est la vie quotidienne dans les camps ? voilà ce qui nous aurait davantage intéressé.
L’idée du dessin animé est originale mais il n’est pas assez présent. On voudrait le voir plus souvent à chaque étape. Le procédé s’essouffle au bout de deux extraits et certains pensent qu’on aurait pu s’en passer.
C’est un film révoltant sur la fin quand on comprend le message et que tous les pays sont évoqués pour raconter l’histoire des réfugiés dans les camps : il est horrible que ça fasse partie de l’histoire et qu’à chaque période on recommence les mêmes erreurs. Mais certains lycéens avouent n’avoir pas senti cette émotion particulière. Pourtant, on aime le flamenco de la fin qui est un message de paix.
On s’identifie à la personne agée, qui se met à pleurer : moment de vérité du film qui ajoute une dimension humaine.
L’émotion est renforcée par cette identification aux jeunes adolescents montrés dans le film qui ont notre âge et sont venus écouter le message des anciens. Cependant, le dessin-animé n’est pas pour des adolescents, il est trop naïf, « enfantin » souligne une lycéenne. D’autres ajoutent que l’évocation sur la Syrie, Espagne et Italie est de trop et alourdissent le sujet principal.

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