Gurs, histoire et mémoire
Victoria SAENZ GIMENEZ (Espagne, 2018, 56 minutes)
Nous avons débattu en classe en plusieurs groupes pendant le cours de cinéma facultatif.
Voilà la synthèse des idées retenues.
Certains ont apprécié la musique du film, très
discrète, au piano, car elle n’est pas omniprésente et n’envahit pas le projet.
Les diverses langues employées montrent qu’un
documentaire ne se résigne pas à un seul sujet. La guerre d’Espagne ici permet
de traiter la diversité du monde actuel et ses problèmes. Ainsi, on aborde le
problème des migrants qui quittent leur pays en guerre ou menacé par une dictature
pour se réfugier en Europe : le film relie l’histoire à la réalité
actuelle.
L’ensemble reste très pédagogique et nous apprend la
souffrance de chacun, la douleur physique, mais insiste aussi sur les faits
réels, datés et historiques : Franco au pouvoir ou les trois périodes des
réfugiés dans le camp de Gurs. On reste émus par les temoignages émouvants des
refugiés présents, face caméra, qui évoquent leur vécu pour un devoir de
mémoire.
L’alternance entre personnes, dessins animés, donne
un bon rythme constant.
De nombreuses images d’archives en noir et blanc,
violentes, douloureuses, illustraient le propos des témoins. Les historiens
apportent une vérité et interviennent précisément là où l’emotion pourrait l’emporter.
Le dessin animé est ici pour raconter le réel mais
aténuer la souffrance des familles qui quittent le père, la maison, traversent
la montagne enneigée pieds nus et pallie au manque d’images d’archives intimes.
Il atténue la violence.
On a admiré les plans de coupe : magnifiques
paysages des Pyrénnées, en plans fixes, qui permettent de montrer que la
montagne reste là, immuable malgré la cruauté des hommes.
Cependant, dans certains groupes, on remarquait que
la musique pouvait se montrer très monotone, voire agaçante. L’ensemble du film
est trop scolaire, trop froid et on se sent exclu du contenu. Il manque du rythme,
il n’y a pas assez d’anecdotes qui permettraient de s’attacher aux
personnages. L’ensemble en devient long
et répétitif et on suit difficilement l’histoire : quelle est la vie
quotidienne dans les camps ? voilà ce qui nous aurait davantage intéressé.
L’idée du dessin animé est originale mais il n’est
pas assez présent. On voudrait le voir plus souvent à chaque étape. Le procédé
s’essouffle au bout de deux extraits et certains pensent qu’on aurait pu s’en
passer.
C’est un film révoltant sur la fin quand on comprend
le message et que tous les pays sont évoqués pour raconter l’histoire des
réfugiés dans les camps : il est horrible que ça fasse partie de l’histoire
et qu’à chaque période on recommence les mêmes erreurs. Mais certains lycéens
avouent n’avoir pas senti cette émotion particulière. Pourtant, on aime le
flamenco de la fin qui est un message de paix.
On s’identifie à la personne agée, qui se met à
pleurer : moment de vérité du film qui ajoute une dimension humaine.
L’émotion est renforcée par cette identification aux
jeunes adolescents montrés dans le film qui ont notre âge et sont venus écouter
le message des anciens. Cependant, le dessin-animé n’est pas pour des
adolescents, il est trop naïf, « enfantin » souligne une lycéenne. D’autres
ajoutent que l’évocation sur la Syrie, Espagne et Italie est de trop et
alourdissent le sujet principal.
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